Médiation d’art, musique et méthode Galin-Paris-Chevé: L’impact de l’économie solidaire en France

Introduction à la musique et à l’économie solidaire

Le concept d’économie solidaire se définit des initiatives économiques qui favorisent des valeurs de solidarité, de durabilité, et de justice sociale. Elle englobe diverses pratiques qui permettent de répondre aux besoins des communautés, tout en cherchant à promouvoir un développement équitable. En France, l’économie solidaire a pris de l’ampleur dans les dernières décennies, s’inscrivant comme une alternative aux modèles économiques traditionnels dominés par la logique du profit à tout prix.

La musique, en tant que forme d’art, occupe une place prépondérante dans cette dynamique. Elle se révèle être un vecteur puissant d’émancipation et de cohésion sociale. Les projets de médiation musicale, qui visent à démocratiser l’accès à la culture, placent souvent la musique au cœur des démarches visant à promouvoir l’inclusion sociale. En facilitant l’accès aux activités musicales, ces initiatives visent à toucher les classes populaires, leur permettant ainsi d’exprimer leurs joies, peines et aspirations à travers le langage universel de la musique.

La musique offre également des opportunités de collaboration et de création au sein des communautés. Les espaces de co-création musicale, tels que les ateliers ou les festivals, favorisent l’engagement des individus dans un réseau de solidarité. De plus, les processus d’apprentissage collectif contribuent à renforcer du lien social, en favorisant le partage des savoirs et la transmission intergénérationnelle.

Dès lors, la relation entre la musique et l’économie solidaire semble profondément ancrée dans les valeurs de partage et d’entraide. Par la médiation artistique, ces deux mondes se connectent, créant des synergies qui contribuent à façonner un avenir plus juste et inclusif pour tous. La musique, dans son essence même, devient alors un instrument de changement social, affirmant son rôle indispensable dans le paysage de l’économie solidaire en France.

La méthode Galin-Paris-Chevé: Révolution dans l’éducation musicale

La méthode Galin-Paris-Chevé, développée au XIXe siècle, représente un tournant significatif dans l’éducation musicale en France. Fondée sur une notation en chiffres, cette approche a été formulée par les pédagogues de la musique, notamment Pierre Galin, ainsi que les théoriciens de la musique, Aimé Paris, Nannine Paris et Emille-Joseph-Maurice Chevé. Cette méthode ne se contente pas de renverser les conventions de la notation classique occidentale, mais s’impose également comme une alternative accessible au grand public, contribuant à l’essor de l’éducation musicale populaire.

L’héritage de Jean-Jacques Rousseau a également influencé cette méthode. Rousseau soutenait l’idée que la musique devait être accessible à tous, et cette philosophie continue de résonner dans la méthode Galin-Paris-Chevé. En accord avec ces valeurs d’inclusion, cette formulation numérique permet aux élèves d’apprendre à lire et à comprendre la musique sans la complexité souvent associée à la notation traditionnelle. En permettant une approche plus intuitive, cette méthode favorise l’engagement des étudiants dans leur apprentissage musical.

Aujourd’hui, la méthode Galin-Paris-Chevé a été adoptée dans divers conservatoires et bibliothèques en France. Elle est particulièrement prisée dans les environnements éducatifs où l’accent est mis sur l’éducation musicale pour toutes les classes sociales. Les bénéfices de cette méthode se manifestent non seulement par l’amélioration des compétences musicales des élèves, mais aussi par son impact sur la communauté artistique dans son ensemble. En offrant un cadre facilement assimilable, elle encourage la création musicale et la participation active à la culture musicale, alors que des générations de musiciens en herbe continuent d’être formées grâce à ses principes pédagogiques.

Exemples de chansons et application de la méthode

Laurent de Rillé, compositeur reconnu, a intégré la méthode Galin-Paris-Chevé dans plusieurs de ses compositions. Cette méthode se distingue par sa capacité à rendre l’apprentissage musical accessible, en se basant sur une notation en chiffres, une approche qui suscite un grand intérêt parmi les jeunes élèves. Par exemple, son œuvre « La chanson de pilou » utilise des chiffres pour indiquer les notes, facilitant ainsi la lecture et l’interprétation pour ceux qui n’ont pas encore maîtrisé la portée classique occidentale.

Les partitions présentent les accords et les mélodies de manière intuitive, ce qui permet aux élèves de s’engager dans le processus d’apprentissage sans crainte. A titre d’illustration, dans la chanson « Les Buyeurs », chaque couplet est accompagné d’une numérotation claire, et les élèves peuvent ainsi associer facilement les chiffres aux tessitures vocales. Cette clarté favorise non seulement une compréhension rapide, mais aussi une pratique de la musique collaborative entre pairs. Les élèves échangent leurs interprétations, ce qui renforce leur confiance et leur créativité.

Pour lire des partitions de la musique en chiffres, on étale les langages musicaux par des chiffres allant de 1 à 7 (1=do ; 2=ré, 3=mi, 4=fa, 5=sol, 6=la 7=si). La tonalité tempérée est indiquée en haut de la partition par exemple ton de ré, ton de la, etc. Les autres éléments sont les accords, la durée de la note, la pause musicale, la hauteur indéterminée, les barres de mesure, les altérations et signature de tonalité, la signature temporelle, les signes d’expression et dynamique, les notes de grâce, les glissandi.

| . . . . | . . . . | 0 0 0 0 | 1 2 3 4 |

Ci-dessus, c’est l’emploi des notes en chiffres à la mesure à 4 temps et | 0 0 0 0 | les chiffres 0 indiquent les pauses de 4 temps.

Pour la notation ci-dessus, une seule barre au-dessus de chiffres signifie un demi temps.  Les doubles barres au-dessus de chiffres signifient un quart temps. Les points sont mis horizontalement pour les indications de la durée d’une note ou d’une pause. En dessous, on voit les partitions de Laurent de Rillé.

Un couplet de « La chanson de pilou »:

Il était un Orphéoniste.

Avait-il nom Pierre ou Baptiste ? …

L’histoire n’en dit pas un mot.

(simplement) Do, si, la, sol, fa, mi, ré, do.

La chanson « Les buyeurs » est chantée à 4 voix: 2 ténors et 2 basses avec la mesure à 4 temps, la tessiture vocale de 3 octaves du sol grave au sol aigu en ton de ré et la signe d’expression majestueusement.

La parole:

A table, à table, à table et célébrons le nom divin du grand Bacchus le dieu divin.

Du grand Bacchus père du bon vin.

Et célébrons le nom divin du grand Bacchus père du vin.

« Je me suis rendu compte qu’à l’époque, la chanson était vraiment le porte-parole des ouvriers. C’était un outil de lutte, la chanson devait remplacer les fusils. N’oublions pas qu’on avait eu en 1871 la Commune de Paris qui a fait des millier de morts. La classe ouvrière s’organise alors politiquement et en même temps, adopte des positions révolutionnaires. Il faut donc porter la parole ouvrière, la faire connaître et mobiliser.  » – Roger Bergeret

Les chants des peuples sont aussi présentés en manières différentes, engagés aux objectifs collectifs: pour la lutte, les migrants, la mémoire d’un territoire, les ouvriers. La musique, la condition égalitaire et l’économie nationale de la France sont nécessaires ou a-must-oie, tu le lis amuse-toi. Je me souviens à une chanson d’Albert Préjean « Amusez-vous » dans «Les premiers congés payés en 24 chansons » par les divers artistes francophones sur YouTube.  En outre, l’impact éducatif de cette méthode se manifeste dans la motivation accrue des élèves à explorer la musique. Les chiffres permettent une approche ludique, contribuant à l’émergence de nouveaux talents au sein de l’économie solidaire. Dans des contextes variés, comme des ateliers de musique en milieu scolaire ou des initiatives communautaires, la méthode Galin- Paris-Chevé se révèle être un outil d’intégration sociale et culturelle. Les jeunes découvrent non seulement des compétences musicales, mais aussi la valeur de la collaboration et du partage, les éléments essentiels de l’économie solidaire.